Arles-sur-Tech : le mystère de la Sainte Tombe

Dans la commune d’Arles-Sur-Tech dans les Pyrénées-Orientales, un sarcophage du IVe/Ve siècle, totalement fermé, surélevé et éloigné du mur se remplit  étrangement chaque année de centaines de litres d’eau, provoquant, par débordement, un fin ruissellement le long de ses parois. Phénomène divin ou naturel ? De nombreux scientifiques se sont succédé afin d’apporter à cet étrange phénomène une dimension rationnelle mais malgré leurs hypothèses, le mystère de la Sainte Tombe reste vivace…

 

L’Abbaye de Sainte Marie d’Arles

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L’abbaye bénédictine d’Arles-sur- Tech fait partie des plus anciennes abbayes fondées en Catalogne à l’époque de la reconquête de Charlemagne (vers 778-780). A l’origine, un nommé Castellanus fonde un premier monastère bénédictin en place des anciens termes romains de l’actuelle Amélie-Les-Bains (Les Bains d’Arles). A la fin du IXe siècle, le monastère est dévasté par les vikings, ce qui pousse les moines à transférer l’Abbaye sur le site d’Arles-sur-Tech pour plus de sécurité, ce sous la coupe de l’abbé Sunifred, frère de Guifred le velu. Ce dernier est le fondateur de la dynastie des comtes de Barcelone, rois d’Aragon, dont la descendance assurera la protection de l’abbaye durant plusieurs siècles.

Cependant, vers la seconde moitié du Xe siècle, la région subit de nombreuses catastrophes naturelles, amplifiées par la légende des « simiots », animaux sauvages dévoreurs d’enfants, auxquels tous les maux sont attribués. L’abbé Arnulphe entreprend alors un voyage à Rome afin de demander au Pape d’authentiques reliques de saints, censées protéger la région du Mal. Arnulphe revient en ses terres avec les reliques de deux princes kurdes de l’armée persane, Abdon et Sennen, prisonniers des romains au IIIe siècle et martyrisés pour avoir refusé d’adorer les idoles. Quoique l’on en pense alors, le calme et la prospérité reviennent une fois les reliques déposées dans un sarcophage paléochrétien du VIe siècle, connu sous le nom de Sainte Tombe.

 

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Le mystère de la Sainte Tombe 

Dès 1591, un manuscrit atteste de l’énigmatique présence d’eau dans ce sarcophage nettement surélevé par rapport au niveau du sol et éloigné du mur à 40 cm. Depuis, la tombe est réputée produire des centaines de litres d’eau par an ! Les habitants d’Arles-sur-Tech, très attachés au phénomène, sont d’ailleurs très attentifs à ce que cela se produise chaque année, car non seulement cette eau semble la « source » de nombreuses guérisons miraculeuses, mais sa présence dans la Tombe représente un présage de sécurité et prospérité pour la ville et ses habitants. Selon les « anciens », les quelques fois où le sarcophage n’a pas produit d’eau ont coïncidé avec des catastrophes, régionales ou nationales…

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Qu’en pensent les scientifiques ?

Bien que le sarcophage soit scellé, l’eau de pluie peut néanmoins s’infiltrer. Le hic, c’est que la tombe produit de l’eau…même en pleine sécheresse. En dehors d’un signe divin, certaines données scientifiques sont à prendre en compte, comme en témoignent les conclusions qui suivent :

  1. « Après avoir recueilli des données pendant environ trois ans, nous concluons que cette quantité d’environ 200 litres d’eau par an est le bilan final d’une entrée d’eau de pluie, de rosée condensée et d’évaporation. Des défauts dans la jonction du couvercle et du corps du sarcophage permettent un échange avec l’atmosphère. La condensation est 6 fois plus importante que l’évaporation et participe à la production d’eau à hauteur de 10%. »

Source : http://www.opur.fr/fr/Arles-fr.pdf

 

2. Explications scientifiques à la présence de l’eau dans la Sainte Tombe

  • Remontée capillaire par l’intermédiaire des dés (les « cales »).
  • Condensation de l’eau contenue dans l’air pendant les heures chaudes de la journée (c’est-à-dire quand la température des parois du sarcophage est inférieure à celle de l’air ambiant).
  • Phénomène de rosée (refroidissement du sarcophage pendant la nuit, par suite du rayonnement, avec abaissement de la température des couches d’air voisines et dépôt de gouttelettes d’eau).
  • En complément des deux hypothèses précédentes: traversée possible du couvercle par l’eau condensée (et l’eau de pluie ?) par effet de capillarité et gravité.

Le sarcophage reste d’aspect sec et la température à l’intérieur du sarcophage est supérieure de 2 à 3 degrés à celle de la paroi externe; c’est-à-dire que la condensation se fait sur la face externe et non sur la face interne du couvercle.

Les mesures effectuées ont porté sur:

  • La température (thermomètre enregistreur placé à proximité du sarcophage, bande relevée toutes les semaines).
  • L’humidité (hygromètre enregistreur placé à côté du thermomètre).
  • Le niveau de l’eau dans le sarcophage (niveau repéré, sur une réglette graduée, dans un tube relié par un siphon à l’intérieur du sarcophage).
  • La direction et la force du vent.
  • La pluviométrie.

Les expériences faites sur place (d’autres expériences ont été faites en laboratoire):

  • Mastiquage du pourtour du couvercle de façon à voir si l’eau venait uniquement de l’air qui peut circuler dans le sarcophage.
  • Pose d’une housse en nylon sur le couvercle avec un espace de 5 cm laissé pour permettre une circulation d’air.

De façon à rendre les résultats plus significatifs, chaque expérience a été faite pendant au moins une semaine et a été précédée et suivie d’une semaine sans expérience.

Source : http://www.unice.fr/zetetique/articles/sarcophage.html

 

Quoiqu’il en soit, l’Abbaye Sainte-Marie D’Arles fait partie des trésors des Pyrénées-Orientales ! Une idée de visite empreinte de mystère…

 

 

 

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